Les hommes et les rats : commensaux, reflet ou compétiteurs ?

C'est drôle cette humanité capable du meilleur comme du pire. Dommage que ce soit toujours le pire qui prenne le dessus et qui régisse le climat dans lequel nous devions vivre. Quelle que soit notre intelligence, quelle que soit notre capacité à nous projeter dans le cosmos ou au fond des mers ou encore à nous transcender, nous laissons par peur, par lâcheté, par égoïsme, par ignorance ou pire par indifférence notre monde et par conséquent notre espèce courir à sa perte et probablement à son extinction en passant par des degrés de souffrances de plus en plus élevés.

L'homme voue au rat un sentiment d'amour-haine depuis la nuit des temps comme si cette bestiole lui renvoyait de façon inconsciente autant de différences que de similitudes. L'homme traite son prochain comme il traite ce rongeur cannibale avec dévotion et affection ou répulsion et extermination.
Les similitudes entre ces deux créatures font que l'humain commet autant d'exactions que ce rongeur néfaste ou qu'il s'adonne à des erreurs de jugement concernant sa propre classification parce qu'à l'origine la même erreur a été commise pour son reflet.

La seule différence majeure à retenir entre les humains et les rats est que les rats n'ont pas perdu leur instinct de conservation et n'ont pas signé un pacte tacite de suicide collectif comme l'espèce humaine. Par consolation ou culpabilité, les humains qui vénèrent le rat s'en délectent dans leurs assiettes et ceux qui l'exterminent en font de nos jours un animal de compagnie pour peut-être apprendre à s'acclimater à la fange dans laquelle ils pataugent.

A la base est la confusion née de l'ignorance où suivant les taxinomies de Linné, les intellectuels ont miteusement inventés des races à l'espèce humaine et ont joyeusement propagé cette idée qui en un peu plus de deux siècles est devenue une véritable idéologie véhiculée par tous et même enseignée dans les établissements scolaires sans autre forme de procès. Cet endoctrinement collectif et mondial, sous prétexte d'effacer les inégalités ou de les renforcer, est issue de la première méprise des humains à confondre mus et rat et de les mettre dans un même sac et que Linné ne fixe le genre Mus en tant que tel au XVIII ° siècle. Rat et souris sont confondus, du moins mélangés/confondus, pendant longtemps. Vient ensuite la grande classification en genre, famille, sous-famille, etc et pour l'espèce humaine on y va un cran trop loin. Trouble de jeunesse scientifique ou paravent avantageux pour dissimuler les crimes non avouables pour des raisons économiques, territoriales, eugéniques et autres. De nos jours, malgré nos sociétés adolescentes souffrant de névroses diverses pouvons-nous malgré tout confondre rat et souris?

Les humains comme les rats prolifèrent de façon exponentielle. Ils grouillent de partout et préfèrent s'entasser aux mêmes endroits là où ils peuvent trouver vivres et abris. Ils se battent entre eux jusqu'au sang, jusqu'à la mort, s'entredévorent pour un lieu, pour une miette. Ils vivent en ville ou à la campagne, dans des coins salubres ou insalubres. Quant à s'entredévorer, le sens ne doit pas seulement être pris au figuré. L'humain est capable de cannibalisme et il n'est pas nécessaire de retourner aux temps anciens ou vers des cas pathologiques pour trouver des exemples.
Les hommes comme les rats défendent leur progéniture mais jusqu'à un certain point. Si les rats sont tout à fait capables de manger leurs petits, les hommes n'en sont pas moins expérimentés pour les mettre volontairement en danger de part un comportement instinctif d'égoïsme ou de les faire naître dans un monde qu'ils ont condamné à faire mourir par l'explosion de bombes ou de centrales nucléaires ou plus lentement par asphyxie ou maladies dues à la pollution, la détérioration de la couche d'ozone, de faim par des guerres sans fin ou des aliments contaminés, par toutes sortes de maladies psychiques. Ils sont capables de les maltraiter physiquement et moralement et de les tuer.

L'être humain se dit au-dessus du monde animal, ne faudrait-il pas dire hors de ce monde ? Quelle est sa place ? L'humain n'a rien perdu de sa bestialité et de ses instincts ataviques qu'il porte le costume ou pas. Son intelligence, il ne l'utilise pas pour l'essor et la viabilité de son espèce. N'ayant pas de prédateur, il est son propre assassin.
Nous ne sommes pas tous comme des rats d'égouts aux longues dents et cannibales cependant l'humain choisit toujours de se soumettre par peur, par lâcheté, par stupidité ou par plaisir à ceux qui font ressortir le plus mauvais et le plus violent côté de sa personnalité. Il prête allégeance aux systèmes qui broient les hommes et qu'aucun ne respecte dans son intégrité, dans son essence même.

Les rats ont l'intelligence de ne pas avoir l'intelligence de se poser de question mais il en est de beaucoup d'humains aussi.

Les hommes et les rats sont des opportunistes, ils attaquent et souillent les réserves alimentaires, ils causent un déséquilibre écologique, ils sont invasifs, ils bouleversent les écosystèmes, ils contribuent à l'éradication d'autres espèces.

Les rats sont commensaux des hommes et les remercient des massacres et des castrations des chats. Ils leur sont gré de leur ouvrir leurs maisons et de les accueillir comme animal domestique. En échange, les rats continuent à engloutir des milliers de tonnes de déchets accumulés dans les égouts et canalisations, détectent les mines anti personnel grâce à leur odorat. Masochiste comme l'homme, le rat se livre comme cobaye d'expérimentation dans nos super laboratoires où il démontre dans les tests de comportement que son intelligence lui évite de répéter les mêmes erreurs, ce qui n'est pas le cas pour celui qui l'étudie.

Quand la planète sera moribonde et que l'homme agonisera, viendra le règne du rat si les mammifères ne cèdent pas la place aux insectes ou si elle n'explose pas de par nos bonnes oeuvres.

Magy Craft






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